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UN BON ARBRE NE PEUT PORTER DE MAUVAIS FRUITS

dimanche 4 février 2024, par Site Owner (human writer)

Les passages bien connus des Évangiles qui affirment qu’un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits (et qu’inversement un mauvais arbre ne peut porter de bons fruits) semblent compréhensibles et parfaitement exacts. Cependant, l’existence de l’Adversaire de Dieu contredit ces passages.

L’apparition du mal (qui était censé ne jamais se concrétiser mais plutôt rester toujours virtuel) est donc un contrexemple remarquable, fut-ce le mal “incarné” en la personne du père du mensonge. Même s’il savait mieux que personne que la potentialité qu’il le fît existât dès l’instant où il se mit à créer l’univers, nous ne pouvons croire que Dieu voulût voir le mal se concrétiser.

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Croire que Dieu voulait voir le mal se concrétiser reviendrait à croire que Dieu est un monstre de perversité. C’est pourquoi nous pensons que le mal était censé ne jamais se concrétiser (et, donc, rester toujours à son stade virtuel, oui, toujours subsister dans le domaine de l’irréalité).

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Par ce que l’on pourrait qualifier de pirouette, la Bible voudrait nous faire croire que, dans le cas exceptionnel de l’Adversaire de Dieu, le mal s’est en quelque sorte manifesté de manière spontanée, oui, que le mal était dans le fruit sans que l’arbre n’y soit pour quelque chose. Autrement dit, que l’Adversaire de Dieu faisait partie des bons fruits, à la base, mais que ce bon fruit s’est transformé lui-même par la suite, spontanément et délibérément, en mauvais fruit, laissant intact le bon arbre de la création de Dieu.

Nous estimons que la Bible présente des bizarreries, des incohérences, voire des contradictions. Ce qui nous fait douter par moments qu’elle soit la Parole de Dieu ou, pour être plus précis, nous devrions dire que certains de ses passages nous font douter de leur divine origine. D’aucuns nous rétorqueront que, même si ce sont des hommes qui l’ont écrite, l’origine de la Bible n’en est pas moins divine, les hommes étant eux-mêmes d’origine divine. C’est une façon de voir qui peut se défendre. Dans un autre article, nous développerons notre point de vue au sujet des Écritures Saintes.

Voilà le libre arbitre convoqué, entraînant l’Humanité vers des conceptualisations dualiste et pluraliste de l’univers, quand sa conception est selon nous moniste par essence.

Nous avions déjà abordé la question du libre arbitre et conclu qu’il n’existe pas pour l’Homme (qui jouit plutôt du serf arbitre).

Mais nous n’avions pas encore abordé cette question à propos des créatures spirituelles dont il nous paraît raisonnable de penser qu’elles aussi doivent, d’une façon ou d’une autre, répondre de leurs actes, que leur statut d’êtres non charnels ne les dispense donc guère d’avoir à rendre des comptes à la Source dont elles émanent.

La Bible n’évoque pas le fait que les créatures spirituelles aient reçu un ordre restrictif leur permettant de prouver leur soumission à Dieu, comme ce fut le cas pour Adam. Nous ne pouvons donc que supposer qu’elles aussi avaient l’obligation de respecter un commandement divin (ou plusieurs). Mais si nous ne pouvons que le supposer, nous le pouvons avec la force d’une conviction basée sur une logique implacable.

Pour que le libre arbitre fût une réalité pour l’Homme, il eut fallu que ce dernier puisse s’autodéterminer entièrement, sans la moindre restriction. En d’autres mots, il eut fallu que l’Homme devînt Dieu à la place de Dieu, ce qui est impossible. Pour le dire encore autrement, le libre arbitre eut pu exister si Dieu n’avait pas existé.

Il est notamment impossible à l’Homme de devenir Dieu à la place de Dieu car l’Homme ne peut pas être éternel, c’est-à-dire n’avoir aucun début.

C’est un abus de langage que d’attribuer le qualificatif “éternel” à l’Homme. C’est en effet faire usage d’une impropriété. Pour signifier que l’Homme pourrait ne jamais mourrir, l’on dit parfois qu’il pourrait devenir éternel alors qu’il faudrait plutôt utiliser le vocable “immortel” puisque la signification du mot “immortel” est de ne pas être sujet à la mort. Mais l’on se refuse de le faire en raison du fait que l’Homme demeurera toujours mortel au sens où l’Homme pourra toujours être détruit.

Il pourrait sembler dérisoire de vouloir faire cette mise au point car ne jamais mourrir (grâce à une santé parfaite notamment) reviendrait en quelque sorte à vivre éternellement. Mais la raison qui nous pousse à insister sur la différenciation qu’il faut opérer entre “devenir éternel” — qui est un oxymore car on ne peut pas devenir ce que l’on est depuis toujours… — et “devenir immortel” (c’est-à-dire ne plus être sujet à la mort) tient au fondement même de notre vision du monde : seul Dieu est éternel, tandis que l’Humanité recouvrira l’immortalité par le retour au monisme transcendant (qui est l’union à Dieu et que nous appelons aussi l’Union Parfaite ou la Grande Harmonie ou encore la Concorde Universelle).

Pareillement, pour que le libre arbitre eût une réalité pour l’Adversaire de Dieu, il eut fallu que cet Adversaire ait pu s’autodéterminer entièrement, sans la moindre restriction, et ait pris la place de Dieu. Or, ce n’est pas le cas.

Il est notamment impossible à l’Adversaire de Dieu de devenir Dieu à la place de Dieu car l’Adversaire de Dieu ne peut pas être éternel, c’est-à-dire n’avoir aucun début.

Le dessein de Dieu étant le dessein de Dieu et de personne d’autre, il ne peut échouer, manquer son but, c’est-à-dire ne pas atteindre son accomplissement plein et entier. Ce dessein n’est pas multiple ou, s’il l’est, chacune des parties qui le compose ne peut qu’être en phase avec les autres et ainsi converger vers un même but ; en ce sens, ce dessein est unique et, donc, moniste.

Au travers de diverses explications, certains mouvements religieux prétendent que Dieu ferait face à un défi auquel il ne pouvait se soustraire s’il voulait régler une fois pour toutes la question de la légitimité de sa souveraineté. Ces explications mènent inévitablement vers des conceptions hypothétiquement dualistes ou pluralistes de l’univers, fort éloignées du dessein originel selon nous.

En désaccord avec ces mouvements religieux, nous pensons que Dieu n’avait, n’a et n’aura jamais à justifier sa position, oui, que la légitimité de sa souveraineté s’impose d’elle-même, automatiquement, tant elle est naturelle et évidente.

La domination de Dieu (induite par sa souveraineté et son éternité) est une conséquence inéluctable de l’acte créateur initial. Elle en est le prolongement.

La légitimité de cette domination est indiscutable car elle est la conséquence du droit — et plus encore du devoir — pour Dieu d’assumer sa responsabilité envers l’univers qu’il a décidé de créer.

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Mais il nous faut reconnaître qu’il est tentant de verser dans ces conceptions hypothétiques parce que les réalités apparentes actuelles laissent effectivement à penser que le mal et le bien sont les deux faces de la même pièce, pour le dualisme existentiel, ou que toutes les considérations (y comprises celles du bien et du mal) sont les faces d’un même univers polyfacettique pluraliste.

L’hypothèse de conceptions dualiste et pluraliste du monde nous entraîne vers des raisonnements selon lesquels Dieu ne serait pas à l’origine de tout.

Cette hypothèse sous-estime l’intelligence de Dieu.

Cette hypothèse diminue l’importance de Dieu.

Or Dieu est par définition à l’origine de tout : qu’il s’agisse du monde spirituel, du monde concret, du monde abstrait, et de tout ce qui constitue ces mondes (en ce compris leurs éléments potentiels).

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En créant le bien réel (tout ce qui est bon), Dieu a de facto créé le mal irréel (tout ce qui n’est pas bon en puissance). Le mal irréel existe dès lors que le bien réel existe, d’où la tentation de voir le monde au travers du prisme dualistique. Bien sûr, nous parlons de la possibilité de la concrétisation du mal quand nous parlons de “mal irréel” et non du mal concrétisé. Nous parlons donc de la virtualité du mal.

Le bien irréel existe également, mais fera l’objet d’une autre réflexion.

Il peut paraître difficile de comprendre (ou d’accepter l’idée) qu’il soit possible de créer quelque chose d’irréel, puisque le propre de la création semble être de prime abord de faire exister (au sens physique du terme). Mais il est selon nous parfaitement possible de faire exister aussi uniquement au sens spirituel, psychique ou conceptualiste.

Nous ne pouvons qu’admettre que Dieu est à la base de tout, y compris de ce qui n’existe pas (ou pas encore), donc, y compris ce qui n’a pas ou pas encore de réalité. Si nous n’admettons pas cela, alors nous refusons qu’il soit la cause première de tout et nous prétendons dès lors que certaines choses auraient pu exister sans que Lui existe, ce qui est impossible selon nous !

Reporter l’origine du mal non concrétisé sur une cause extérieure à Dieu revient d’une certaine façon à ne pas Lui reconnaître la position suprême dans l’univers.

Mais si l’on se donne la peine d’y réfléchir, l’on doit bien admettre qu’énormément de choses existent par construction mentale ou préexistent par le biais de la potentialité de leur existence.

La tangibilité d’une chose n’est pas nécessairement liée à la réalité de cette chose.

Tout ce qui est de l’ordre des concepts peut faire partie des choses irréelles — comme le mal irréel — créées par Dieu, au travers de leur potentialité.

Si l’on s’en tient à l’exemple de l’Homme, nous devons remarquer que, sans l’interdiction première, le mal ne pouvait survenir, rien n’étant interdit (et la prédisposition donnée par Dieu à l’Homme étant bonne). Dieu a donc voulu que le mal existe. Mais il n’a pas voulu pour autant qu’il se concrétise ! Il est fondamental de faire la distinction entre le mal virtuel — celui que Dieu a créé — et le mal concrétisé.

Le dualisme au sens où nous le comprenons de nos jours — cette façon binaire de juger les comportements humains — n’était, initialement, pas censé exister, puisque les humains n’étaient pas censés commettre de mauvaises actions (tout à la fois qu’ils disposaient de la faculté de les commettre leur permettant de prouver leur attachement au bien et, donc, à Dieu).

En fait, initialement, ce que nous appelons le dualisme primitif était censé recenser des bonnes actions réelles d’un côté et des mauvaises actions irréelles de l’autre.

Le dualisme primitif était donc un dualisme hybride, comportant des actions réelles appartenant exclusivement au monde réel du bien et des actions irréelles appartenant exclusivement au monde irréel du mal. Ces deux mondes — réel et irréel — constituaient une seule réalité harmonieuse, oui, un seul monisme. Cette réalité heureuse, temporairement éclipsée, fait toujours partie du dessein divin — car Dieu ne change pas [1] — et en est peut-être même le seul objectif.


[1Jacques 1:17

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