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LA FONCTION VITALE DE DIEU

jeudi 26 septembre 2024, par Site Owner (human writer)

Nous avons plus d’une fois abordé la question de la nécessité pour nous, en tant qu’espérants, de l’existence de Dieu. Nous ne l’avions toutefois jamais fait sous l’angle de l’angoisse que générerait assurément la certitude de son inexistence.

Il faut se rendre à une évidence : si nous étions absolument sûrs que Dieu n’existe pas [1], que, donc, la Terre et ses habitants sont en réalité livrés à eux-mêmes, sans le moindre espoir d’intervention suprahumaine, le désespoir pourrait s’instiller en nous tous, l’effroi nous investir. C’en serait fini de l’immanentisme [2]. C’en serait fini du bien que nous nous efforçons de faire au nom de principes dictés par une Autorité Supérieure Légitime, fini du mal dont nous nous gardons à dessein de lui plaire [3]. En fait, à terme, c’en serait fini de tout !

Vivre est à la fois un bonheur et une souffrance. En effet, si l’on fait fi de sa perspective funeste, la vie a le pouvoir de rendre heureuse toute personne jeune normalement constituée et bénéficiant de conditions de vie agréables, mais, dans le même temps, si l’on n’ignore pas cette perspective, alors la vie a le pouvoir de nous rendre malheureux. Nous entendons certains nous objecter que tout n’est pas binaire, blanc ou noir, et ils n’auront pas tort, en apparence, si l’on veut considérer uniquement la possibilité de jouir du moment présent sans penser au lendemain. Il n’empêche qu’in fine, les choses finissent toujours par être réduites à être ou ne pas être , d’abord, à être et ne plus être , ensuite… Et que nul n’échappe à cette binarité !

À bien y réfléchir, est-il possible de faire totalement abstraction du futur, de vivre chaque moment présent comme si c’était le seul qui vaille, comme si le passé et l’avenir n’existaient pas ? Non ! L’homme s’est toujours projeté en dehors du présent. Il lui est impossible de ne pas tenir compte du passé [4] et impossible de ne pas envisager l’avenir. Et c’est souhaitable ! Car comment agir avec intelligence si l’on ne met pas en relation et le passé et le présent et le futur ?

Nous avons déjà eu l’occasion de dire que nous ne faisons pas partie de ceux qui pensent que c’est la mort qui donne sa valeur à la vie. Pour nous, le fait de ne pas mourir ne diminuerait en rien la valeur de la vie, tout au contraire…

Comme il faut respecter toutes les opinions, nous admettons volontiers que celles et ceux pour qui la vie, pour avoir du prix, doit être mortelle, ont le droit de penser cela. Mieux : nous pourrions parfaitement comprendre que ces personnes-là souhaitent rester mortelles, puisqu’elles pensent préférable de mourir pour que leur vie ait une certaine valeur. Mais en ce qui nous concerne, être soustraits au processus dégénératif du vieillissement menant à la mort serait notre choix si ce choix venait à être réalisable.

Nous parlons d’immortalité et non d’indestructibilité, c’est-à-dire du fait pour nous de ne plus être sujets à la mort tout en demeurant destructibles. Pour le dire autrement, nous parlons d’immortalité au sens d’être en capacité de rester continuellement jeunes grâce à la régénération indéfectible et parfaite de nos cellules.

À ceux qui pensent que nous devons rester mortels pour faire de la place aux nouvelles générations, nous rétorquons que l’univers est immense et colonisable dans un avenir qui pourrait ne pas être si lointain que les scientifiques le supposent actuellement, car les voyages stellaires [5] dépendent de découvertes à venir qui, par définition, nous réservent certainement de nombreuses surprises [6]

Hormis l’éventualité [7] que nous disposions des ressources nécessaires aux générations à venir, il ne faut pas négliger la possibilité de stopper l’arrivée de celles-ci aussi longtemps que nous ne serions pas en capacité de les accueillir. En effet, si une partie des humains optait pour l’immortalité, la procréation de cette catégorie d’humains devrait nécessairement être suspendue aussi longtemps que d’autres planètes viables nous resteraient inaccessibles. Et la procréation des humains qui auraient choisi de continuer de mourir devrait nécessairement être gérée avec beaucoup d’attention, car l’unique planète viable dont nous disposons actuellement — notre bonne vieille Terre — est limitée et ne peut donc répondre à des besoins qui ne le seraient pas.

Reste que toutes les planètes n’y suffiront guère, le jour venu où le besoin en ressources excédera ce qu’elles peuvent offrir. De sorte que nous nous retrouverons dans une situation analogue à celle que nous pouvons craindre de connaître un jour sur Terre ! Bien sûr, ce sera dans très longtemps, mais ce jour arrivera inéluctablement si les besoins des vivants ne sont pas diligemment maîtrisés.

Quand on interroge certains démographes, le nombre de 120 milliards est avancé qui correspondrait à la quantité d’humains (homo sapiens) ayant vécu sur Terre. Cela signifie que, s’ils n’avaient pas été sujet à la mort, il leur aurait fallu prendre des disposition pour cesser de se reproduire, car la Terre n’aurait pu répondre aux besoins d’autant de personnes. Partant de là, il est difficile de se projeter dans un futur où la promesse biblique de la résurrection des défunts se réaliserait dans la chair.

Mais la matérialité des choses est en soi un problème. Expliquons-nous : l’univers est apparu suite à un extraordinaire déploiement d’énergie et tout porte à croire qu’il poursuit une évolution qui le mènera dans un lointain avenir à sa disparition. On aura beau avancer des nombres astronomiques, ces nombres n’étant pas infinis, des immortels seraient forcément en butte aux dangers qui, aujourd’hui, paraissent extrêmement éloignés.

Et c’est ce qui nous fait penser qu’à terme les humains [8] devront trouver le moyen de s’extraire de leur charnellité en sachant que toute virtualisation de celle-ci devra elle-même échapper à toute forme de matérialité. En d’autres mots, seule une métamorphose des personnes physiques en leur abstraction surnaturelle rendra possible une véritable immortalité permettant à celles et ceux qui en bénéficieront de conserver sans fin leur conscience dans un continuum. Et c’est bien ce que nous appelons ardemment de nos vœux : garder notre conscience sans la moindre interruption [9].

En conclusion, nous affirmons que la réalité de l’existence d’une Puissance Supérieure ayant créé l’univers est hautement souhaitable pour l’équilibre psychique des êtres intelligents qui fondent leurs espoirs en cette Puissance pour leur conserver la vie et, plus exactement, la conscience. La certitude étayée par une ou plusieurs preuves irréfutables de l’inexistence de ladite Puissance aurait des répercussions catastrophiques sur la psyché des humains désormais laissés sans frein, abandonnés à leur funeste sort.


[1Que la démonstration scientifique de l’inexistence de Dieu avait été faite (ce qui est peut-être impossible).

[2L’immanentisme est une doctrine qui prône l’immanence de Dieu ou d’un absolu au sein de la nature, de l’homme, de l’histoire.

[3Ou par crainte de lui déplaire.

[4Passé qu’il a d’ailleurs souvent réécrit…

[5Moins inenvisageables pour des humains qui n’auraient plus à faire face à la mort cela dit en passant.

[6Dont nous gageons qu’elles seront bonnes…

[7Une éventualité est par nature incertaine mais, dans le cas de l’exploration de l’univers, la concrétisation de cette éventualité nous paraît extrêmement probable.

[8Dieu, s’il existe vraiment, c’est-à-dire pas seulement dans la tête et le cœur des croyants et des espérants, a sans doute déjà un plan qui permettra à ses créatures intelligentes de ne pas disparaître…

[9Étant devenus esprits, nous n’aurons plus besoin de sombrer dans le sommeil réparateur dont les humains de chair que nous étions ne pouvaient se passer — sommeil qui, par moments, pouvait s’apparenter à une interruption de conscience.

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