Accueil > Articles > Observations > SATAN EXISTE-T-IL EN TANT QUE CONCEPT OU EN TANT QUE CRÉATURE (C’EST-À-DIRE (…)

SATAN EXISTE-T-IL EN TANT QUE CONCEPT OU EN TANT QUE CRÉATURE (C’EST-À-DIRE EN TANT QU’ÊTRE VIVANT AYANT REÇU LA VIE DE DIEU) ?

vendredi 6 octobre 2023

Prérequis de lecture : livre de la Genèse, premier livre de la Bible

Dieu a abdiqué son trône sur le monde des humains depuis le jour où il a décidé d’étendre sur la descendance d’Adam et Ève, c’est-à-dire l’Humanité tout entière, sa condamnation résultant de la désobéissance d’Adam et Ève (ce que l’on nomme habituellement « la chute »). Du moins, pourrions-nous être tentés de le croire en constatant que Dieu laisse subir à sa création toute une série de dommages (possiblement réversibles au sens qu’ils pourront être compensés [1]), depuis l’aube de l’Humanité, et, pour être plus précis, avant même que le premier enfant ne soit engendré par le premier couple si l’on s’en tient à une lecture littérale du livre de la Genèse.

Dès le départ de l’Humanité, juste après le péché originel, il est question de deux postérités dans la Bible : la postérité de Dieu et la postérité de son adversaire (Genèse, chapitre 3, verset 15). Il est important de marquer une pause d’emblée, afin de bien comprendre que c’est Dieu lui-même qui décide de mettre une inimitié entre ces deux postérités, comme si, sans son intervention, ces deux postérités avaient pu s’entendre, ne pas être hostiles l’une envers l’autre, être compatibles autrement dit.

Selon notre compréhension de ce passage, Dieu prétend garder la maîtrise de la situation. En gros, tout est parti immédiatement à la dérive, puisque le tout premier couple s’est laissé d’entrée de jeu séduire par l’opposant de Dieu, sans même avoir eu le temps d’engendrer son premier-né, Caïn [2]. Cela nous incline à penser que Dieu veut effectivement garder la mainmise sur sa Création, dont il connaît d’avance l’évolution, grâce à sa prescience.

Partant de ce constat basé sur le récit des Écritures, nous sommes fondés à croire que Dieu s’était préparé à ce que les choses se produisent ainsi qu’elles se produisirent ; Dieu avait un plan dont l’issue serait immanquablement victorieuse pour Lui, c’est-à-dire pour sa postérité.

Nous en voulons pour preuve que l’opposant de Dieu est décrit comme le Père du mensonge dans le quarante-quatrième verset du huitième chapitre de l’Évangile de Jean.

Naturellement, l’on peut se poser la question de savoir à quel commencement Jésus-Christ faisait allusion dans ce passage des Écritures. Et, comme souvent quand il s’agit d’interpréter un texte ancien, qui plus est, considéré comme sacré, la réponse n’est pas nette.

[Analysons]
Dans le quarante-quatrième verset du huitième chapitre de l’Évangile de Jean, à quel “commencement” Jésus-Christ fait-il référence ? Celui de l’Humanité ou celui de la création de l’opposant de Dieu ?

Le verset 44 du chapitre 8 de l’Évangile de Jean est le suivant, dans la version Louis Segond : « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge. »

Le "commencement" auquel Jésus-Christ fait référence dans ce verset est interprété de différentes manières par les théologiens et les exégètes bibliques. Certains pensent qu’il s’agit du début de la création de l’opposant de Dieu, tandis que d’autres pensent que cela fait référence au début de l’humanité ou à l’époque qui a vu le péché entrer dans le monde pour la première fois.

Dans ce passage, Jésus-Christ parle du diable en tant que père du mensonge et meurtrier dès le commencement. Il peut donc être interprété comme faisant référence au moment où le diable a commencé à pécher, à être séparé de Dieu. Mais aucune période précise n’est renseignée à vrai dire, sinon celle qui correspond au commencement de l’Humanité, sur laquelle il a exercé son influence maléfique dès l’apparition de la possibilité pour Ève d’enfanter. Cette interprétation est étayée par d’autres passages bibliques qui parlent du diable en tant que séducteur, accusateur et destructeur de l’œuvre de Dieu.

Pour notre part, quand nous lisons ce passage des Écritures, nous comprenons que le père du mensonge n’aurait pu se tenir dans la vérité car il n’y en avait pas en lui. Et c’est la raison pour laquelle, quand il ment, il se livre en réalité à la seule chose qu’il soit capable de faire car le mensonge est ce qui le constitue intégralement. La description que l’on peut en avoir nous laisse à penser qu’il est la personnification même du mal et qu’il n’a pas la moindre sensibilité au bien, oui, que son inclination le pousse systématiquement vers le mal. De sorte qu’il nous apparaît comme une évidence que ce personnage biblique représente un principe et non une personne réelle, car dans toute personne réelle se retrouve quelque trace, même infime, de bonté. Néanmoins, nous pouvons entendre qu’il ne s’agit pas là d’un argument fort. Nous pouvons en effet imaginer possible que quelqu’un d’intégralement bon à la base devienne intégralement mauvais par la suite, même si, quelque part, l’idée nous dépasse…

Toujours est-il qu’il est impossible que Dieu ait pu créer un être qui n’ait pas de vérité en lui. Nous pensons que n’importe quel croyant s’étonnerait du contraire !

Quand nous y réfléchissons, ce qui nous incite à voir les choses comme nous les voyons, c’est que cet opposant est censé avoir été spectateur des pouvoirs de Dieu. La création de l’univers a en effet permis à tous les êtres immatériels de constater la grandeur de Dieu et sa suprématie. Peut-on dès lors raisonnablement imaginer que quiconque puisse le défier, au risque de disparaître à jamais ? Et dans quel but ? Prendre la place de Dieu ? Impossible ! Impossible car prendre la place de Dieu reviendrait à n’avoir jamais eu de commencement. Or il est impossible de ne jamais avoir eu de commencement quand on a été créé ! Voilà un truisme par excellence !

En tant que créature pensante – ou être conscient doué d’intelligence –, sortie de l’inexistence par le pouvoir et la volonté de Dieu, quelle motivation pourrait pousser cet être vivant à contester l’autorité de sa merveilleuse et bienveillante origine ? Sérieusement, est-il raisonnable d’imaginer, ne serait-ce qu’un instant, que cela soit possible ? On nous rétorquera que nous ne savons pas tout ! Que c’est écrit dans la Bible ! Que ce n’est pas parce que cela paraît incroyable que c’est faux ! On trouvera tous les arguments qui semblent attester l’existence de ce personnage immatériel machiavélique, auquel nombre de grands hommes dans la Bible ont fait référence, dont le plus important d’entre tous – Jésus-Christ en personne –, mais la logique, jamais, ne sera convoquée.

On nous demandera donc de croire à l’existence d’un être maléfique dont l’unique dessein serait – il semblerait effectivement que ce soit son seul but dans la vie, « dès le commencement » – de nous détourner de l’amour de Dieu. Avouez que c’est un peu gros !

Et c’est justement parce que cet être existerait dans le but exclusif de nous détourner de Dieu que nous en concluons qu’il n’existe pas en tant que personne à part entière, douée du pouvoir de nous influencer et, donc, du pouvoir de se muer en cause.

Nous pensons que le mal existe en tant que concept, oui, que le mal est l’inverse du bien qui, pareillement, est un concept. C’est indéniable car constatable à souhait. Et que le mal absolu ait été personnifié dans les Saintes Écritures ne nous dérange pas. En revanche, que l’on se mette à croire qu’un être réel existe dans le seul but de nous détourner du droit chemin nous paraît déraisonnable.

Au nombre des arguments tendant à prouver l’inexistence d’un être maléfique, il y a les versets 13 et 14 du premier chapitre de l’Épître de Jacques le Mineur. Dans ce passage, Jacques nous incite à ne pas croire que nos tentations viennent de Dieu et nous met en garde contre nous-même. Il ne nous incite clairement pas à nous méfier d’un être extérieur à nous-même.

Voici ces versets :

« Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. » La bible Segond

Variante : « Dans l’épreuve, que personne ne dise : « Je suis en train d’être éprouvé par Dieu. » Car Dieu ne peut pas être éprouvé par des choses mauvaises, et lui-​même n’éprouve personne de cette façon. Mais chacun est éprouvé en se laissant entraîner et séduire par son propre désir. » Les Saintes Écritures, traduction du monde nouveau

Un autre passage des Écritures affirme que les tentations subies par les hommes sont les leurs propres : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, […]. » 1 Corinthiens, chapitre 10, début du verset 13.

Les récits parallèles de Marc 8:33 et de Matthieu 16:23 nous laissent également à penser que Satan ne serait peut-être pas une personne mais plutôt une influence interne, qui nous serait propre, nous dirigeant vers la mauvaise voie, oui, vers la séparation d’avec la pensée divine. Voici, dans l’ordre, ces versets :

« Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit : Arrière de moi, Satan ! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n’as que des pensées humaines. »

« Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »

Les tentations de Jésus-Christ dans le désert sont – elles aussi – interpellantes. Entre autres, Satan promet à Jésus-Christ tous les royaumes du monde en échange d’un acte d’adoration. Mais lisons, avant d’aller plus loin, ce passage et les trois tentations qui y sont relatées dans les treize premiers versets du quatrième chapitre de l’évangile de Luc (bible Segond) :

« Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l’Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours [3]. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, après qu’ils furent écoulés, il eut faim [4]. Le diable lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu’elle devienne du pain. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : « L’Homme ne vivra pas de pain seulement. » [5] »

Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et lui dit : « Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. »

Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; car il est écrit : « Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, afin qu’ils te gardent » ; et : « Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. »

Jésus lui répondit : « Il est dit : « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. » »

Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable. »

Concentrons-nous sur la partie où Satan propose à Jésus-Christ de lui donner la puissance et la gloire de tous les royaumes de la Terre en échange d’un acte d’adoration. Face à cette proposition, plusieurs réflexions nous viennent à l’esprit. Primo, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’un être immatériel n’aurait que faire de possessions matérielles. La puissance et la gloire provenant de royaumes terrestres sont des sentiments humains. Les sentiments sont par nature intangibles en ce sens qu’ils résultent de sensations psychiques et sont de l’ordre de la pensée. Jésus étant un homme au moment de ces tentations – donc, un mélange de matière et de spirituel –, nous pouvons admettre qu’il aurait pu goûter ce genre de plaisir. Mais Satan étant exclusivement spirituel, en quoi la puissance et la gloire de royaumes terrestres pouvaient-elles l’intéresser ? Secundo, en supposant que Satan existât bien en tant qu’être immatériel dont la puissance et la gloire de possessions terrestres auraient flatté l’égo, quel était alors son intérêt de se défaire de toutes ces choses en échange d’un acte d’adoration ? On nous répondra peut-être que, justement, étant immatériel, Satan privilégie à tout autre chose le fait d’être adoré à la place de Dieu, nous n’en resterions pas moins perplexes… Nous n’en resterions pas moins perplexes car être adoré à la place de Dieu pour un court laps de temps [6] et encourir ensuite une destruction définitive serait absurde.

Dans un autre article nous approfondissons les passages bibliques dans lesquels sont relatées les tentations du Christ.

Si l’on accepte l’idée que Satan – ou “le satan” (sans majuscule dans certains passages bibliques) – est un personnage allégorique personnifiant le mal absolu, le récit biblique s’illumine d’un éclairage très différent. Il n’est alors plus question d’un tiers qui serait là, constamment, dans l’intention de nous détourner de Dieu, de nous éloigner du bien, de la lumière ; il est alors question de notre relation à Dieu et aux autres [7], et de notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Seul demeure l’objectif de la Grande Harmonie Universelle qui nous permettra d’atteindre le bonheur parfait, oui, la félicité tant espérée.

Mais si l’on n’accepte pas l’idée que Satan soit un personnage allégorique, imaginaire, personnifiant le mal absolu, alors nous glissons vers une conception dualiste de l’univers, dans laquelle conception il y a – pour simplifier – Dieu, Diable et l’Humanité. Nous glissons en quelque sorte vers une relation triadique dans laquelle nous, les hommes, subissons l’influence de Dieu – un peu –, du Diable – beaucoup – et la nôtre – pas du tout, ou si peu… Une relation dans laquelle nous nous exonérons du mal que nous faisons en le mettant sur les épaules du seul véritable responsable : Satan, le diable, puisqu’il en est à l’origine, oui, puisqu’il en est le seul initiateur et le promoteur.

En d’autres mots, s’il nous faut, à la lecture d’autres passages des Écritures – notamment les passages de la Genèse où Ève se laisse tenter par un serpent et les passages eschatologiques de la révélation à Jean –, attribuer l’origine du mal à une personne réelle, désignée comme étant Satan, le diable, le serpent originel, alors la responsabilité du mal (sur la Terre comme au Ciel) lui incombe entièrement. En effet, sans son intervention, Ève n’aurait pas été séduite ou, selon certaines traductions de la Bible, « complètement trompée » (1 Timothée 2:14), et supposer que Ève – donc l’humanité tout entière – aurait pu chuter de sa propre initiative demeurerait spéculatif.

En revanche, si, comme nous le pensons, et comme certains passages bibliques le laissent entendre, Satan est un personnage conceptuel qui fait intervenir notre propre tendance à nous écarter de la voie que voudrait nous voir emprunter notre Créateur, il n’est plus nécessaire d’imaginer possible que quelqu’un d’intégralement bon à la base devienne intégralement mauvais par la suite, ce qui – nous l’avons dit – dépasse notre entendement, une créature parfaite ne pouvant selon nous devenir imparfaite. L’on aura beau essayer de justifier cette transformation – transformation que l’on pourrait aussi bien qualifier de transmutation – par un choix délibéré de la part de cette créature parfaite d’user de sa liberté pour déterminer par elle-même ce qui est bien et ce qui est mal et, dès lors, de se séparer de Dieu, nous demeurerons sceptiques. (Vous remarquerez que, dans le cas de Satan – et nous y insistons lourdement –, la Bible délégitime l’intégralité de ses interventions, comme si le fait de décider par lui-même de ce qui est bien et de ce qui est mal le rendait systématiquement inapte à opter pour le bien, ne serait-ce qu’une fois de temps à autre. Pour la plupart des croyants, Satan personnifie le mal absolu, à outrance et sans la moindre nuance, comme seule peut le faire une abstraction.) La question de savoir pourquoi une telle folie est possible reviendra continuellement nous hanter, car une créature parfaite ne peut selon nous vouloir mourir. Or il s’agit bien de cela, au fond, puisque toute créature parfaite sait pertinemment que Dieu aura toujours le dessus et que si elle décide de se séparer de lui, sa Source vitale, elle en mourra forcément.

Qu’une créature parfaite puisse préférer la mort à la vie nous dépasserait complètement ! Cela reviendrait à mettre Dieu en échec. Ce qui ne se peut. Qu’est-ce qui pourrait en effet expliquer qu’une créature parfaite, promise à un avenir radieux infini, refuse le don extraordinaire de la vie ?

Avant de conclure, revenons-en à l’Humanité. Le verset 20 du chapitre 18 d’Ézéchiel déclare : "L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui."

Ce verset exprime clairement le principe selon lequel chaque personne est responsable de ses propres actions et ne doit pas être tenue responsable des fautes commises par d’autres, qu’il s’agisse de ses ancêtres ou de ses descendants. Voici quelques références bibliques similaires qui soutiennent également cette idée :

Deutéronome 24:16 : "On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l’on ne fera point mourir les enfants pour les pères ; on fera mourir chacun pour son péché."

Jérémie 31:29-30 : "En ces jours-là, on ne dira plus : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées. Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ; tout homme qui mangera des raisins verts, ses dents en seront agacées."

2 Rois 14:6 : "Mais il ne fit point mourir les enfants des meurtriers, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où l’Éternel donne ce commandement : Les pères ne seront point mis à mort pour les enfants, et les enfants ne seront point mis à mort pour les pères ; mais chacun mourra pour son péché."

Ces passages bibliques soulignent l’importance de la responsabilité individuelle devant Dieu. Chaque personne est tenue de rendre compte de ses propres péchés et ne peut pas être condamnée par Dieu pour les péchés d’autrui. De prime abord, ce principe paraît juste ! Et il l’est, assurément, mais seulement du point de vue théorique ! Car il n’est applicable que dans un monde parfait ! Or force nous est d’admettre qu’il n’est pas censé être nécessaire dans un monde parfait ! Il s’agit donc d’un bon principe théorique, inappliqué dans les faits. En effet, dans notre monde imparfait ou dans “la vraie vie” comme diraient certains, le fait pour les humains d’hériter automatiquement – par la volonté de Dieu, nous ne le soulignerons jamais assez – de l’imperfection conséquente au péché originel met à mal ce principe, puisque les fils paient pour la faute du père !

Toutes les promesses et tous les sacrifices ne changeront rien au fait que les fils paient pour la faute du père. Si Adam n’avait pas péché, ses enfants auraient d’office hérité de la vie parfaite, c’est-à-dire une vie immortelle (au sens de l’acception première de cet adjectif qui est de ne pas être sujet à la mort).

Dieu aurait pu décider que la faute d’Adam ne rejaillisse pas sur sa descendance (« rien n’est impossible à Dieu », c’est Dieu et lui seul qui détermine ce qui est juste ou ce qui convient) mais il en a décidé autrement. Ce qui nous fait dire, entre parenthèses, qu’il doit forcément avoir de bonnes raisons de laisser souffrir sa création.

Nous n’avons pas le choix : nous mourons ! Et avant, nous souffrons dans notre chair et dans notre esprit ! Mais Dieu sait que nous subissons une injustice et c’est pourquoi il a prévu une rançon pour nous racheter, c’est-à-dire nous rendre ce qui nous a été ôté en contradiction avec les passages bibliques évoqués un peu plus tôt, dont celui bien connu d’Ézéchiel, oui, de nous rendre donc notre vie parfaite, non sujette à la mort.

L’apôtre Paul est celui qui a le plus lourdement insisté sur l’importance de s’en remettre au sacrifice rédempteur du Christ. Il ne présente pas les choses comme si nous avions le choix : le sacrifice de Jésus est l’unique moyen qui nous rendra ce qui nous a été injustement enlevé, oui, qui nous sauvera.

Voici quelques portions de ses écrits :

Romains 3:10-12 : "Il n’y a point de juste, pas même un seul ; nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu ; tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul." Ce passage fait écho à des versets de l’Ancien Testament tels que Psaumes 14:1-3 et Psaumes 53:1-3, qui soulignent la nature pécheresse de l’humanité.

Romains 3:20 : "Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché." Ce verset peut être comparé à Galates 2:16, où Paul déclare : "Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi." Ces passages mettent en évidence l’incapacité de la loi à justifier les hommes et soulignent la nécessité pour eux d’avoir foi en Jésus-Christ.

Romains 3:23-24 : "Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ." Ce passage est en lien avec d’autres déclarations de Paul dans ses lettres, telles que Éphésiens 2:8-9 : "Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie." Ces passages soulignent la condition pécheresse universelle de l’humanité et l’importance de la grâce de Dieu pour la justification et le salut.

Ces passages parallèles dans les écrits de l’apôtre Paul mettent en évidence des thèmes clefs en rapport avec la nature pécheresse de l’humanité et soulignent l’incapacité de la loi à nous rendre justes, d’où l’importance de la grâce et de la foi en Jésus-Christ pour notre justification et notre salut.

D’autres rédacteurs bibliques partagent également ces idées. Voici quelques exemples de passages provenant d’autres livres de la Bible qui vont dans le même sens :

Psaumes 14:2-3 : "L’Éternel regarde des cieux sur les fils de l’homme, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul." Ce passage, tout comme Psaumes 53:2-3, met en évidence la condition dépravée de l’humanité et l’absence de personnes justes par elles-mêmes.

Ésaïe 53:6 : "Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous." Ce verset prophétique souligne la notion du Christ portant les péchés de l’humanité, s’alignant sur l’idée de la substitution expiatoire.

Galates 3:22 : "Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient." Dans ce passage de la lettre de Paul aux Galates, il exprime la conviction que l’Écriture (c’est-à-dire l’Ancien Testament) déclare que toute l’humanité est sous le péché, et que la promesse de salut est donnée par la foi en Jésus-Christ.

1 Jean 1:8-9 : "Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité." Ce passage de la première épître de Jean souligne la nécessité de reconnaître notre propre péché et de le confesser à Dieu, qui est fidèle pour pardonner et purifier.

Ces quelques passages bibliques évoquent également la nature pécheresse de l’humanité et la nécessité de la grâce et du pardon divin.

En conclusion, il est difficile de savoir pourquoi Dieu a abdiquer pour un certain temps sa domination sur le monde des humains. Des théories illogiques circulent… Ce que nous savons en revanche, c’est que le bonheur restera inaccessible aux hommes aussi longtemps que Dieu ne reprendra pas sa place en rétablissant son trône sur eux, c’est-à-dire aussi longtemps qu’ils seront mortels. Même ne jouissant que d’un bonheur très incomplet, les hommes ne souhaitent généralement pas mourir. Et ceux qui le souhaitent le souhaitent parce qu’ils sont malheureux (vieux et/ou malades). Quelqu’un d’heureux ne souhaite assurément pas mourir. Nous ne craignons pas d’aller plus loin et d’affirmer que quelqu’un de normal, même s’il n’est pas vraiment heureux, ne souhaite assurément pas mourir. Car il est normal pour un homme de vouloir vivre et anormal de vouloir mourir.

D’après la Bible, depuis le commencement l’homme a rompu la relation privilégiée qu’il était censé avoir avec son Créateur et inversement. L’homme aurait été poussé par un être immatériel s’étant présenté sous les traits d’un serpent. Un dialogue se serait d’ailleurs tenu entre la femme d’Adam et le serpent en question (des phrases auraient été prononcées par les deux protagonistes). Il faut noter que ces informations proviennent d’écrits postérieurs aux événements relatés et qu’aucun de ces écrits n’a été rédigé directement par Dieu. Par des sélections humaines [8], ces écrits rédigés au fil du temps constituent la Bible en tant que telle, appelée Parole de Dieu.

Dieu ne peut avoir créé un être qui n’ait pas de vérité en lui. Dieu n’a donc pas créé Satan. Satan s’est donc créé tout seul, ce qui est impossible… Nous voyons dans quoi l’idée que Satan serait une personne à part entière nous enferme ! (Cela fait partie des théories illogiques auxquelles nous venons de faire allusion.)

Mais en supposant que Satan existerait réellement en tant qu’être à part entière, prendre le parti de croire qu’il n’existe pas serait ne lui accorder aucune considération, aucun honneur, aucune reconnaissance, aucune soumission, aucune importance – toutes choses pour lesquelles il se serait apparemment rebellé, toutes choses pour lesquelles il existerait – et, d’une certaine façon, nous imiterions en cela Dieu lui-même, pour qui le sort de Satan est déjà tellement bien scellé que c’est comme si Satan (ou “le satan”) n’avait jamais existé.

Si nous nous concentrons sur Dieu et Dieu seul, nous rallions de façon plus directe son projet de Grande Harmonie Universelle qui est finalement le thème central de la Bible. (Lire la lettre de Jacques)

Nous pensons avoir apporté quelques arguments permettant de se demander si l’histoire que les religions monothéistes nous racontent n’est pas un peu simpliste… Plutôt que de continuer de baigner dans l’ambivalence des textes anciens, sans véritablement se poser de questions et en acceptant les divergences de ces textes comme de saints mystères, nous pensons qu’il est nécessaire de faire intervenir un minimum de logique. Même s’il est vrai que cette logique nous poussera à nous poser un grand nombre de questions auxquelles, bien souvent, nous ne trouverons pas de réponses satisfaisantes, quand nous parviendrons à en trouver… Mais devons-nous pour autant faire l’économie de la logique et prendre pour argent comptant ce que les sachants prétendent nous inculquer ? Devons-nous pour autant renoncer à notre sens critique ? Ce serait le plus sûr moyen d’être manipulés ou de croire en des choses qui n’existent pas, sinon seulement dans le cerveau de certains croyants !

L’un des personnages principaux dans la Bible est l’ange déchu qui a poussé Ève à désobéir à l’ordre de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Savoir si cet ange existe en tant que concept (entité) ou en tant que créature spirituelle à part entière symbolisant le mal absolu, l’incarnant pour ainsi le dire, a peut-être de l’importance. Mais comme nous l’avons vu, il est permis de douter de l’un comme de l’autre, et même de douter de l’un et de l’autre… Toujours est-il que l’Humanité a été plongée dans un monde mauvais – un monde incapable de rendre les humains heureux, oui, un monde les rendant au contraire très malheureux pour la plupart… –, un monde dont la perfection n’a pu être constatée par aucun humain en dehors d’Adam et Ève qui ont préféré échanger leur vie parfaite contre une vie mortelle, ce qui demeure incompréhensible quand on y réfléchit… Et c’est bien là le problème : la Bible, censée être la Parole de Dieu, censée apporter le réconfort aux humains, et des certitudes, est truffée de non-sens et d’incertitudes ! Au lieu d’unifier, elle divise. Oui, au lieu de rassembler, elle sépare, elle disloque, elle démembre. Au point de se demander si Dieu est bien le pervers inspirateur des textes sibyllins qu’elle renferme !

Une étude approfondie des textes bibliques – sélectionnés par les Pères de l’Église que d’aucuns disent faire partie de la fausse religion – nous précipitera dans un abîme de perplexité. Cependant, la Bible renferme indéniablement un message d’espoir plus fort que tout, pour lequel un nombre considérable d’humains a été jusqu’à s’offrir en holocauste (au sens symbolique généralement). Des principes essentiels au bonheur de chacun y sont développés. Et des promesses merveilleuses y sont faites : le jour viendra où la création tout entière sera unifiée dans l’amour, dans la perspective d’une vie sans fin, oui, une vie qui ne sera plus sujette à la mort – la mort ayant été vaincue par Jésus-Christ (1 Corinthiens 15:26) –, la vie étant redevenue parfaite, une vie où les fils ne payeront plus pour la faute du père, où notre dégénérescence héritée de notre père Adam sera remplacée par notre régénérescence naturelle, oui, cette régénérescence initiale à laquelle tout homme pouvait prétendre, et que chaque homme peut d’ailleurs revendiquer au nom du bonheur qui lui est dû, car selon nous un Créateur qui est amour doit faire en sorte que ses créatures soient heureuses, sous peine d’inconséquence.

Un Créateur conséquent ne peut pas se permettre d’implanter dans le cœur de ses créatures le désir de vivre indéfiniment et ne pas assouvir ce désir, sous peine d’être désavoué.

Quant à Satan, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il endosse un rôle, sorte de bouc émissaire, de catalyseur de nos tendances négatives, de nettoyeur sélectif nous permettant d’être blanchis (puisqu’il serait à l’origine du mal que nous faisons), et de remarquer qu’à la différence de toute personne réelle, on ne connaît finalement pas grand chose de lui, pas même sa date de naissance…


[1Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean décrit la révélation de Jésus-Christ. Le verset 4 du 21e chapitre ne laisse planer aucun doute sur le fait que tous les dommages survenus aux humains seront effacés. « […] Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables. » Apocalypse 21:3-5

« Car rien n’est impossible à Dieu » Luc 1:37

Lire aussi Genèse 18:14, Psaume 115:3, Jérémie 32:17, Zacharie 8:6, Matthieu 19:26 (versets qui insistent sur le fait qu’à Dieu rien n’est impossible, à plus forte raison rendre sa Justice).

Voici quelques passages bibliques qui évoquent la restauration et la réparation du monde par Dieu :

Ésaïe 65:17 : "Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les anciennes choses, elles ne reviendront plus à l’esprit."

Ésaïe 11:6-9 : "Le loup habitera avec l’agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau ; le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira. La vache et l’ourse auront un même pâturage, leurs petits un même gîte ; et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent."

Apocalypse 21:1-5 : "Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, [il sera] leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles."

Ces passages décrivent la vision de la restauration et de la transformation finale du monde par Dieu, où il éliminera la souffrance, la mort et les conséquences du péché, et instaurera un état de paix et de réconciliation universels. Ce que nous appelons la Grande Harmonie Universelle.

[2Genèse, chapitre 4, verset 1

[3Durant tous les jours de son jeûne, Jésus fut tenté par le diable. Or le passage des Écritures ne relate que trois tentations distinctes. Ces trois tentations ne peuvent pas avoir pris tout le temps où il était dans le désert. Nous comprenons dès lors que le récit biblique présente une synthèse (ou seulement une partie) de l’expérience du Christ.

[4Il s’agit sans doute d’une façon de parler qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre, car l’on peut raisonnablement penser que Jésus ressentit de la faim avant le quarante-et-unième jour de son jeûne. Cela dit, Jésus étant parfait et « rempli du Saint-Esprit », peut-être ne ressentit-il aucunement la faim pendant quarante jours…

[5Il s’agit d’une drôle de réponse car le diable ne conteste pas qu’il soit écrit que l’Homme ne devra pas vivre seulement de pain matériel (que l’Homme devra aussi vivre de pain spirituel autrement dit). Mais après quarante jours de jeûne, durant lesquels, justement, seul le pain spirituel a été consommé, il est naturel pour l’Homme de se nourrir charnellement !

[6À l’échelle de l’immortalité au sens de ne pas être sujet à la mort, ce troc paraît pour le moins déraisonnable et ne présente, à bien y réfléchir, aucun intérêt pour qui que ce soit.

[7La différence entre "relation aux autres" et "relation avec les autres" réside dans l’orientation de la préposition utilisée. Voici une explication de chaque expression :

Relation aux autres : Cette formulation met l’accent sur la manière dont une personne se positionne ou se rapporte aux autres individus. Elle souligne la perspective, les attitudes et les valeurs personnelles qui influencent les interactions avec autrui. La préposition "aux" indique une relation d’appartenance, d’inclusion ou de référence. Par exemple, lorsque l’on parle de la bienveillance ou de l’empathie "aux autres", cela signifie que ces qualités sont dirigées vers les autres, prenant en compte leur point de vue, leurs besoins et leurs expériences.

Relation avec les autres : Cette formulation met davantage l’accent sur l’interaction et l’engagement direct entre une personne et les autres individus. La préposition "avec" indique une association, une collaboration ou une connexion entre deux entités. Une "relation avec les autres" met en évidence les échanges, les communications et les liens interpersonnels établis entre les individus. Elle suggère une dynamique mutuelle qui nécessite une interaction réciproque.

En résumé, "relation aux autres" met l’accent sur la manière dont une personne se situe par rapport aux autres, tandis que "relation avec les autres" met l’accent sur l’interaction et la connexion entre les individus.

[8Sans doute est-ce la raison des discordances de certains de ses passages, en dépit de son apparente concordance d’ensemble.

Au demeurant, n’est-il pas piquant de constater que ces sélections ont été réalisées par les tenants de la fausse religion selon certains croyants qui, cependant, se basent entièrement sur le résultat de ces sélections humaines qu’ils persistent à qualifier de paroles divines et, donc, de quelque chose de parfait.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message
Mots-clés : COMPORTEMENTS HUMAINS
Mots-clés : ESPOIR

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.