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LA PRIÈRE

samedi 14 septembre 2024, par Site Owner

La prière peut prendre plusieurs formes selon les traditions religieuses et spirituelles. En voici les principaux types :

Prière de remerciement (ou action de grâce)

Objectif : Remercier Dieu pour les bienfaits reçus, que ce soit des bénédictions spécifiques ou simplement pour la vie en général.

Caractéristique : Elle exprime la gratitude et est souvent prononcée après avoir vécu un événement heureux ou une réponse à une prière précédente.

Exemple : « Nous te remercions, Seigneur, pour le repas que nous allons prendre, pour la belle journée que tu nous as permis de passer, les agréables activités que tu nous as permises de faire (ou que tu vas nous permettre de faire) » etc.

Prière de louange ou/et d’adoration

Objectif : Exprimer l’admiration et la glorification de Dieu ou d’une divinité. Reconnaître aussi la souveraineté de Dieu et sa majesté.

Caractéristique : Cette prière ne demande rien, elle consiste uniquement à honorer et célébrer la grandeur de Dieu. On la retrouve souvent dans les hymnes et les chants religieux.

Exemple : « Nous te louons, Seigneur, pour la beauté de la Nature et la flore extraordinairement belle qu’elle recèle, nous te louons, Seigneur, pour la richesse de ses paysages, pour les animaux merveilleux » et ainsi de suite…

Prière de demande (ou d’intercession)

Objectif : Demander à Dieu une aide ou une faveur pour soi-même ou pour autrui.

Caractéristique : Elle peut inclure des requêtes personnelles (ex. : santé, guidance, force) ou des prières pour d’autres personnes (intercession), comme demander la paix, la guérison, ou la protection pour une personne ou une communauté.

Exemple : « Je te prie, Seigneur, de m’accorder une bonne santé, puisse-tu me guider à prendre les décisions qui me permettront de la conserver excellente et de pouvoir ainsi toujours mettre ma vie à ton service sacré ».

Prière de contrition (ou de repentance)

Objectif : Demander pardon pour les fautes ou les péchés commis.

Caractéristique : Cette prière exprime le regret, le remords et généralement une volonté de se corriger. Elle est courante dans les pratiques religieuses comme la confession et la pénitence.

Prière de méditation (ou contemplative)

Objectif : Entrer dans un état d’union spirituelle avec Dieu.

Caractéristique : Cette prière consiste à se concentrer sur la présence divine. Elle peut inclure la répétition de mantras ou de versets religieux, ou simplement un état de contemplation silencieuse.

Prière communautaire

Objectif : Prier en groupe, souvent lors de célébrations religieuses, cultes, ou messes.

Caractéristique : Elle renforce la communauté spirituelle en unissant les croyants dans une intention commune. Ces prières peuvent être de louange, de demande, ou de remerciement.

Prière de dévotion

Objectif : Exprimer un engagement personnel envers Dieu ou une cause religieuse.

Caractéristique : Cette forme de prière inclut souvent des pratiques comme le chapelet, des prières dévotionnelles spécifiques à un saint ou à une figure religieuse particulière.

Prière de délivrance

Objectif : Demander à Dieu de libérer quelqu’un d’une influence malveillante ou de forces spirituelles négatives.

Caractéristique : Souvent associée aux exorcismes ou aux prières contre les épreuves spirituelles, cette prière cherche à éliminer le mal ou les énergies négatives.

En résumé, la prière s’exprime de différentes façons et vise habituellement à établir ou renforcer une relation spirituelle avec une divinité, manifestant louange, gratitude, demande ou méditation. Selon les contextes, une prière peut être individuelle ou communautaire, silencieuse ou prononcée.

Après ce petit tour d’horizon abordant divers types de prières dont les croyants ressentent le besoin, sinon l’obligation, nous comprenons que les prières revêtent plusieurs aspects de leur vie. Et nous, en tant qu’espérants, pouvons aussi être amenés à prier, mais pas avec la certitude déployée par les croyants.

Devoir — nous disons bien “devoir”, c’est-à-dire avoir l’obligation de — demander à Dieu quelque chose qui va dans le sens de ce qu’il souhaite nous paraît pour le moins étrange. Et même le faire de soi-même, “spontanément”, sans y être incité en quelque sorte, nous semble étrange.

Pareillement, demander à Dieu quelque chose dont il a décidé que nous en aurions besoin, ou le remercier de nous avoir donné ce qu’il a déterminer comme une nécessité pour nous nous semble étrange.

Selon nous, pas plus qu’il nous faut remercier Dieu de nous avoir donné l’oxygène qui nous maintient en vie, il ne devrait être nécessaire de lui demander quoi que ce soit dans le but d’accomplir sa volonté ! Dès lors, quand on demande à Dieu de nous aider à faire sa volonté, ne cherche-t-on pas à se convaincre du bien-fondé de celle-ci ? En extrapolant à peine, nous pourrions en arriver à la conclusion que c’est mettre en doute le bien-fondé de cette volonté, que faire celle-ci est pénible, que, sans son aide, nous sommes incapables de l’accomplir. Bref, il y a dans cette démarche comme une odeur d’artifice, quelque chose du genre de se chatouiller pour se faire rire… Et si nous développions davantage encore notre pensée, nous en viendrions à croire que cette démarche atteste un manque de confiance, un doute. Un manque de confiance en Dieu. Le doute qu’il existe…

Les prières font selon nous partie de l’autosuggestion — analogue à la méthode Coué ou la récitation de mantras — et ne constituent en aucun cas un dialogue avec Dieu.

Eu égard au fait de positiver les situations ainsi que le préconisait Émile Coué, il faut bien distinguer les principes d’autosuggestion qui y sont à l’œuvre des principes d’interventions supposément divines des prières. Dans le premier cas, la force viendrait de nous-même, par le biais de notre imagination notamment, dans le second, cette force viendrait de Dieu.

Analysons la phrase la plus connue qu’Émile Coué conseillait de répéter vingt fois le matin et vingt fois le soir, à la manière d’une posologie : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » Au-delà du fait qu’Émile Coué est décédé à l’âge de 69 ans, c’est-à-dire relativement jeune, ce qui atteste qu’il n’allait pas de mieux en mieux à tous points de vue, nous devons comprendre d’emblée que cette méthode — aussi louable soit-elle [1] — a ses limites. Pareillement, les prières ont leurs limites, cependant que leurs pouvoirs viendraient de Dieu en personne, ce qui ne manque pas de nous interpeler.

Mais il est possible que, d’une certaine façon, la prière comme la méthode Coué fassent toutes deux appel à une énergie divinement mise à notre disposition à la demande. Auquel cas, nous aurions tort de nous moquer de ceux qui les pratiquent. Il n’empêche que de devoir en passer par des conditionnements psychiques — ce que sont et les prières religieuses et les méthodes d’autosuggestion en tous genres — s’impose à nous comme un dysfonctionnement, oui, une dysharmonie, face à l’harmonie silencieuse, implicite, qui devrait préempter toute autre forme de fonctionnement dans l’univers.

Si d’aucuns ressentent le besoin de prier Dieu, qu’ils le fassent en silence, dans le secret de leurs pensées, et cessent ainsi d’imposer à la cantonade ce qui, le plus souvent, s’apparente à des récitations ! Si ces mêmes ressentent le besoin de demander leur pitance, qu’ils le fassent pareillement en toute discrétion. Pour notre part, demander à Dieu notre pitance ou le remercier pour celle-ci nous semblera toujours artificiel, voire contre-nature, ou, à tout le moins, déséquilibré. Bien sûr, notre relation avec Dieu semble devoir être telle : asymétrique. Mais en quoi cette incommensurable asymétrie justifierait-elle que nous ayons constamment à remercier Dieu de choses qu’il nous a imposées sans qu’il ait jamais eu, lui, à mériter quoi que ce soit ?

Le bonheur véritable est impossible sans l’immortalité. Il s’agit là du fruit de notre réflexion : même s’il faut savoir s’ouvrir aux joies passagères qui se présentent à nous, aucune de ces joies ne parviendra jamais à nous rendre continûment heureux, ce que nous appelons le « bonheur véritable ». Remercier Dieu pour ces joies inconstantes [2] peut se faire de bien des façons, dont les actions de grâce. Mais faut-il que ces actions de grâce soient ostensibles ? On peut se poser la question suivante : est-il nécessaire de formaliser nos demandes à Dieu et nos remerciements ? Oui, en dépit de son omniscience, nous faudra-t-il sans cesse demander à Dieu ce dont nous avons besoin [3] ?

Si nous venons d’évoquer le bonheur véritable et l’immortalité (qu’il ne faut pas confondre avec l’indestructibilité [4]), c’est parce que, pour nous, seule l’immortalité serait à même de nous offrir une continuelle et pleine joie de vivre, sans réserves et sans craintes, condition sine qua non de notre reconnaissance indéfectible à la Puissance l’ayant rendu possible. Mais remercier ladite Puissance de nous avoir donner la vie pour nous la reprendre ensuite est au-dessus de nos forces ! Notre gratitude s’exprimera après que nous ayons reçu l’immortalité, pas avant. Remercier Dieu de nous avoir donné une vie mortelle, non, remercier Dieu de nous avoir donné une vie immortelle, oui.

Remarque à l’attention des anthropomorphistes de tous bords : il est normal de remercier une personne de nous avoir accordé une faveur qui lui a coûté quelque chose. C’est ce qui donne de la valeur à cette faveur. Si cette faveur ne lui a rien coûté, cette faveur perd singulièrement de son lustre et nous pouvons nous demander dans quelle mesure il est nécessaire de présenter des remerciements pour celle-ci. Pareillement, il est normal de remercier une personne de nous avoir offert un objet qui lui a coûté quelque chose et dont elle s’est dépossédée à notre profit. C’est ce qui donne de la valeur à cet objet. Si cet objet ne lui a rien coûté, ou si cette personne ne tient pas à cet objet, ou si cette personne possède cet objet en tellement d’exemplaires qu’on ne saurait les compter, dans quelle mesure doit-elle être remerciée d’avoir cédé cet objet ?

Comprenons-nous bien : Dieu possède tout en quantités phénoménales [5] — toutes les forces, toutes les intelligences, et, par-dessus tout, il jouit de l’indestructibilité —, et cela sans l’avoir mérité — nous n’avons pas peur de le répéter. Aussi ne sommes-nous pas en droit de nous demander si le seul don venant de lui qui aurait véritablement de la valeur ne serait pas le don de l’immortalité ? L’immortalité qui, seule, nous permettrait de jouir à notre tour pleinement de la vie. Oui, l’immortalité qui, seule, nous permettrait d’être pleinement heureux, n’ayant plus l’épée de Damoclès de notre funeste sort au-dessus de la tête…


[1Nous adhérons à l’idée qu’il est bon de s’efforcer en toutes circonstances de rester aussi déterminés que possible à voir les choses du beau côté, même si nous avons conscience qu’il est quelquefois impossible de le faire…

[2Joies sujettes à varier, à changer d’état ou de forme ; qui ne sont pas fixes dans la durée.

[3Besoin qu’il connaît pertinemment à l’avance en sa qualité de Créateur. N’est-il pas à l’origine de nos besoins ?

[4L’immortalité, c’est ne pas être sujet à la mort, l’indestructibilité, ce serait non seulement de ne pas être sujet à la mort, mais, en plus, de ne pas pouvoir mourir, même pour ceux qui le souhaiteraient (las de vivre) ou le mériteraient à titre de condamnation.

[5S’il existe, il est à la base de tout et a le pouvoir de créer tout ce qu’il veut de notre point de vue d’humain.

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