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Dieu a-t-il imposé la vie à Adam et à Ève ?

vendredi 3 novembre 2023, par Site Owner (human writer)

Certains croyants soutiennent que Dieu n’a pas imposé la vie à Adam et Ève, cependant qu’il les a mis devant ce choix : la vie ou la mort sous condition. Ces croyants prétendent par ailleurs qu’il s’agissait d’un vrai choix, d’un choix pouvant être exercé en toute liberté par Adam et Ève. Nous réfutons ces deux façons de voir les choses.

Dans le même temps, ces croyants soutiennent que Dieu a en revanche imposé la mort aux premiers humains parce que ceux-ci ont décidé délibérément de lui désobéir, cela en droite ligne avec l’idée selon laquelle ces humains disposaient du libre arbitre, c’est-à-dire du pouvoir de décider par eux-mêmes du bien et du mal, ce que nous réfutons également puisqu’ils n’avaient pas ce pouvoir, sinon au péril de leur vie. Or, être libre de choisir de mourir constitue le summum du non-sens, l’acmé de l’absurde. De plus, que l’homme parfait choisisse de mourir plutôt que de vivre serait l’échec de Dieu, oui, l’échec et mat du Grand Créateur ! Il ne nous semble pas raisonnable de croire cela !

Au demeurant, présenter l’interdiction de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal comme un vrai choix revient à dire qu’une personne parfaite à laquelle il est présenté un mets exquis et, parallèlement, un aliment infect, a le choix de manger l’un ou l’autre. En théorie, oui, cette personne peut opter pour l’aliment exécrable qui la fera vomir. Mais peut-on pour autant dire qu’il s’agisse d’un vrai choix ? Peut-on en effet, l’espace d’un seul instant, imaginer qu’une personne saine d’esprit choisira l’aliment détestable plutôt que le mets délicieux, sauf à faire preuve d’une mauvaise foi caractérisée ? Mettre une personne devant un choix pareil — un mets enviable et un aliment repoussant ou la vie et la mort — revient à lui imposer le mets délicieux ou la vie.

En fait, nous pensons que Dieu a dès le départ imposer sa volonté à sa création, quand il a pris la décision de la sortir de l’inexistence. Comment aurait-il pu en effet lui offrir quelque choix que ce fût sans lui imposer préalablement sa volonté en la faisant exister ? C’était tout simplement impossible !

Il est évident qu’avant d’exister l’homme ne pouvait avoir de volonté d’aucune sorte. De Dieu et de l’Homme, seul Dieu pouvait avoir des volontés, comme la volonté de créer l’Homme. Seulement après l’avoir créé, Dieu a eu la possibilité de dialoguer avec l’Homme. Pas avant. C’est donc bien sans que l’Homme ait eu son mot à dire qu’il s’est retrouvé dans l’existence, après que Dieu l’ait fait âme vivante.

Le premier homme créé de la “main” de Dieu, c’est-à-dire de sa volonté, miraculeusement, était parfait et avait reçu des dons préternaturels dont la science infuse. Grâce à cela, le premier homme savait ce qui était bon et ce qui ne l’était pas. La distinction entre les deux était inscrite en lui. Il n’avait nullement besoin de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal pour faire la distinction entre les deux. Si cela n’avait été le cas, Dieu aurait dû lui communiquer un code précis, à la manière dont il s’y prit avec Moïse sur le Mont Sinaï, ce qu’il ne fit pas.

Ce sont ces dons préternaturels implantés par Dieu en l’Homme qui rendaient ce dernier semblable à Dieu (Genèse 1:26-27), c’est-à-dire d’essence divine. Cette proximité rendait possible un lien étroit entre l’Homme et son Créateur, au travers d’une communication mutuelle parfaite les unissant dans une communion qui était censée être indéfectible. Pour autant, l’Homme n’était pas l’égal de Dieu. L’Homme devait obéissance à son Créateur, ce qui ressort de l’ordre que Dieu donna à l’Homme de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2:17). Par cette soumission, l’Homme reconnaissait à Dieu le droit exclusif de déterminer le bien et le mal et refusait de s’arroger cette prérogative.

C’est donc en exerçant non pas son libre arbitre mais plutôt son serf arbitre que l’Homme pouvait conserver sa vie et, donc, prétendre à la vie véritable, c’est-à-dire la vie sans fin. Il est peut-être important de rappeler ici ce que signifient les adjectifs “libre” et “serf”. L’adjectif “libre” signifie entre autres : qui n’est pas soumis à des obligations ou contraintes externes | qui n’est pas soumis à la puissance d’autrui | qui n’appartient pas à un maître. L’adjectif “serf” signifie entre autres : qui est relatif au servage* | qui n’est pas libre, n’a pas d’indépendance | qui est soumis, assujetti.

*Les serfs étaient au Moyen Âge des personnes attachées à une terre, dont les biens et le travail appartenaient au propriétaire de cette terre (seigneur, roi, communauté religieuse) envers qui elles avaient des obligations. Par extension, les serfs sont des personnes qui dépendent économiquement de quelqu’un ou de quelque chose pour vivre. Ou encore, les serfs sont des personnes soumises, qui ont abandonné toute velléité d’indépendance, des personnes asservies à quelque chose ou à quelqu’un.

Arguments qui dénient le libre arbitre de l’homme

l’homme est soumis à de multiples contraintes externes décidées par Dieu
l’homme est soumis à la puissance de Dieu
l’homme appartient à Dieu

Arguments qui attestent le serf arbitre de l’homme

l’homme est attaché à la terre, dont sa survie dépend, et cette terre appartient à Dieu, envers qui l’homme a des obligations
l’homme n’est pas libre car il n’a pas d’indépendance vis-à-vis de Dieu, sinon au péril de son existence
l’homme ne peut qu’être soumis à Dieu, lui être asservi, assujetti, s’il veut continuer de vivre

En clair, s’il veut rester en vie, l’homme est libre de faire ce qui plaît à Dieu, ce qui revient à dire qu’il n’est pas libre, sinon sous restriction, comme un prisonnier peut être en liberté conditionnelle ! Si l’homme était face à un choix qui ne l’exposait pas à la mort, alors seulement il serait libre.

D’aucuns verront peut-être dans le paragraphe qui précède une sorte de contestation de notre part, alors que, fondamentalement, nous adhérons à l’idée qu’il soit normal que Dieu puisse imposer sa volonté aux hommes.

Que l’Homme ne puisse disposer que du serf arbitre est inévitable. Il ne pourrait en aller autrement et cela ne devrait poser de problème à personne, nous semble-t-il, dans la mesure où le Maître est un Maître extraordinairement bienveillant.

Dès lors que Dieu n’a pourvu qu’à une seule planète pour les humains, il est impossible que ceux qui veulent décider par eux-mêmes, à la place de Dieu, de ce qui est bien et de ce qui est mal puissent le faire sans s’exposer à la mortelle sentence.

En conclusion, nous affirmons que Dieu a imposé la vie aux humains et nous affirmons que Dieu a ensuite imposé aux humains de se placer sous sa domination s’ils veulent rester en vie, ce que tout humain parfait ne peut que désirer ardemment — nous parlons du désir de rester en vie, évidemment, mais aussi de l’acceptation de se soumettre à Dieu car qu’y a-t-il de plus souhaitable pour une créature que d’être en bons termes avec son Créateur ? Qu’Adam ait voulu se soustraire à l’autorité de son Créateur demeure pour nous un mystère. Mais nous affirmons cependant qu’il est injuste que sa descendance ait eu à en subir les conséquences.

Nous espérons avoir tordu le cou au faux concept du fameux libre arbitre dont Adam et Ève jouissaient soi-disant. Néanmoins, les croyants qui voudraient continuer d’y croire feraient bien d’ajouter systématiquement qu’il s’agissait du libre arbitre relatif ; ils savent pertinemment qu’il ne pouvait s’agir du libre arbitre absolu.

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