Accueil > Espérantisme > Manifeste de l’Espérant

Manifeste de l’Espérant

mercredi 1er janvier 2020, par Site Owner (human writer)

Préambule

Nous avons été nombreux à croire ce qu’on nous a enseigné : qu’un Dieu d’Amour nous aurait créés, qu’un Ennemi du Bien aurait semé le chaos, et que tout cela était pour notre bien, ou du moins que tout cela se transformerait en une démonstration cosmique de justice. Nous avons été nombreux à souffrir en silence, à douter, mais à continuer de croire — jusqu’au jour où ce récit n’a plus tenu.

Il ne s’agit pas ici de rejeter tout en bloc, ni de remplacer une foi par un désespoir. Il s’agit d’adopter une position nouvelle. Une position lucide, critique et résolument tournée vers l’espérance. C’est de cette posture qu’est né l’Espérantisme.

I. Refus d’un récit dogmatique de la souffrance

Nous refusons l’idée qu’un Dieu d’Amour aurait programmé le vieillissement, la souffrance et la mort comme des éléments nécessaires de son dessein. Nous refusons également l’idée qu’un Dieu d’Amour, tout-puissant, se serait laissé imposer l’obligation — fût-ce temporairement — de programmer le vieillissement, la souffrance et la mort.

Nous dénonçons l’incohérence d’un récit où le mal triomphe durablement pour servir de démonstration, et où l’humanité paie le prix d’un conflit entre deux entités cosmiques.

Nous ne pouvons plus adhérer à une vision qui fait de la souffrance une étape pédagogique imposée à des êtres prétendument aimés.

II. Dénonciation d’un Dieu silencieux

Si Dieu existe, son silence est assourdissant. Et si le mal est permis pour des raisons supérieures, alors elles nous échappent totalement — au point de rendre toute tentative de justification suspecte, voire cruelle.

Nous refusons les constructions mentales qui excusent l’inaction divine sous couvert de mystère, d’épreuve ou de plan divin.

III. Ni Croyants, ni Incroyants : Espérants

L’Espérant n’est ni Croyant au sens traditionnel, ni Incroyant au sens strict. Il ne se contente pas de suspendre son jugement : il continue de chercher.

L’Espérant reconnaît les limites de l’entendement humain, mais ne s’y résigne pas. Il espère — activement — accéder un jour à la vérité sur l’origine, le sens et la finalité de notre existence.

IV. Une quête de sens sans renoncement

L’Espérant refuse l’abandon du sens. Il garde une porte entrouverte. Pas pour y projeter ses fantasmes, mais pour laisser une chance au réel de se révéler.

Il est convaincu que tout n’a pas encore été découvert, et que l’absolu n’est pas nécessairement hors d’atteinte.

V. Confiance dans la connaissance et la recherche

L’Espérant n’a pas aveuglément confiance en la science, ni en à la philosophie, qu’il questionne avec persévérance, il veut continuer d’espérer en l’intelligence collective.

Il croit que les outils de la connaissance humaine — et les technologies émergentes — peuvent nous rapprocher de réponses aujourd’hui inaccessibles.

Ce progrès ne remplace pas la spiritualité, il la complète, il la redessine.

VI. Une spiritualité de l’inachevé

L’Espérantisme est une spiritualité du doute fertile, du questionnement continu, du refus des réponses prémâchées.

C’est une foi dans la recherche elle-même, un engagement envers la dignité de ne pas savoir, tant qu’on cherche honnêtement.

Conclusion : une espérance active

Être Espérant, c’est refuser de renoncer, même dans l’incertitude. C’est chercher un sens sans se contenter de croyances héritées, ni sombrer dans le vide de l’absurde.

C’est affirmer que l’intelligence humaine — humble mais tenace — pourra faire la lumière sur ce que la tradition a couvert de mystère.

Nous sommes des Espérants.
Nous doutons, mais nous avançons.
Nous questionnons, mais nous espérons.
Nous ne savons pas encore. Mais nous cherchons. Et, un jour, nous saurons.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.