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Notre liberté relative dépend de notre faculté de désobéir à Dieu

vendredi 8 décembre 2023, par Spart (human writer)

L’interdiction de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal donnée par Dieu à l’homme était destinée à rendre ce dernier vraiment libre ! Et, donc, vraiment heureux  [1] !

Sans cette interdiction, l’homme pouvait exclusivement faire le bien, car Dieu l’avait créé parfait : toujours disposé à faire le bien, son inclination naturelle l’y poussant continûment. C’est la transgression de cet ordre – le fameux péché originel – qui, par la suite, a rendu les hommes prédisposés à faire le mal [2] (Genèse 8:21). Mais, à la base, Dieu avait créé l’homme de telle sorte qu’il ait une prédisposition à faire le bien et non à faire le mal. Penser différemment reviendrait à croire que Dieu a créé l’homme tel qu’il est aujourd’hui : parfois capable de faire le bien, souvent capable de ne pas le faire [3], et parfois capable de faire le mal. Autrement dit, penser différemment reviendrait à croire que Dieu a créé le monde tel qu’il est [4] !

Ce n’est pas pour frustrer l’homme ni pour le priver de quelque chose de profitable que Dieu lui a donné l’ordre de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal sous peine d’en mourir [5]. Non, c’est dans l’intérêt de l’homme que Dieu lui a interdit de manger de ce fruit. Nous n’avons d’autre choix que de le croire ! Car penser autrement reviendrait à affirmer que Dieu ne voulait pas vraiment le bonheur de l’homme, que Dieu voulait priver l’homme de quelque chose de bon pour lui, ce qui serait antinomique de l’acte de création.

Ce n’est pas non plus pour lui-même que Dieu a donné à l’homme l’ordre de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Tout ce que Dieu a créé, et en particulier l’homme (Genèse 1:31), l’a été par pur amour, et toujours à l’avantage de l’homme [6]. Croire l’inverse reviendrait à accuser Dieu d’avoir créé les deux premières âmes dans son propre intérêt, pour être servi, adoré, ou tout ce qu’il est possible d’imaginer par anthropomorphisme. Mais Dieu est bien au-dessus de cela. Et croire l’inverse reviendrait aussi à penser que Dieu a besoin de quelque chose. Or, il est impossible que Dieu ait besoin de quoi que ce soit ! Sa plénitude le comble.

Pour comprendre l’habileté divine, il faut d’abord admettre que Dieu avait créé le premier homme avec un code gravé dans sa chair qui le poussait à faire naturellement et exclusivement le bien. Imaginer que Dieu aurait créé le premier homme sans ce code, c’est-à-dire capable de commettre spontanément des actes répréhensibles parce que non conformes aux critères divins, serait pour le moins tordu [7]. Donc, pour que l’homme programmé pour faire systématiquement le bien le fasse librement et délibérément, la solution – vraisemblablement la meilleure, sinon la seule – était cette habileté divine : lui interdire de manger d’un fruit dont il n’avait nullement besoin, ayant été créé avec la connaissance divine du bien et du mal gravée dans sa chair.

Or, pour atteindre le vrai bonheur, l’homme devait pouvoir consentir en toute liberté à faire le bien [8]. Cependant, ayant été créé pour faire automatiquement le bien, l’homme n’avait pas le choix d’agir autrement et ne pouvait dès lors montrer sa détermination personnelle à faire le bien de son plein gré. Si Dieu ne lui avait pas donné l’interdiction de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’homme aurait d’office continué à faire le bien, car il avait été créé à l’image de Dieu et à sa ressemblance (Genèse 1:26). L’humain – c’est-à-dire la femme et l’homme (Genèse 1:27), indistinctement – était donc dans l’impossibilité de faire le mal ; l’homme était prisonnier d’un comportement non librement consenti, un comportement programmé dans ses gènes, que Dieu lui avait transmis en le créant à son image, et qu’il n’avait pas choisi. En offrant le choix à l’homme de faire le bien délibérément plutôt que spontanément, c’est-à-dire en laissant s’exprimer la volonté de l’homme dans l’accomplissement du bien – ce que j’appelle “l’habileté divine” –, Dieu a fait un don inestimable à l’homme : le seul don capable de le rendre parfaitement heureux !

On pourrait résumer ces quelques considérations ainsi : faire le bien alors qu’il est impossible de faire le mal, c’est bien, mais sans mérite. Faire le bien alors qu’il est possible de faire le mal, c’est beaucoup mieux ! C’est prendre une part active dans le dessein divin. C’est vivre réellement en concorde avec le Créateur. C’est ne pas se couper de Lui. C’est vivre véritablement car éternellement [9] ! Et, finalement, c’est faire le bien par amour, à l’image de Dieu !


[1La liberté absolue n’existant pas, je parle systématiquement de la liberté relative, de celle qui se développe dans la soumission à Dieu, sous l’autorité et l’acceptation divines donc.
Le libre arbitre est une chimère ; parlons plutôt de serf arbitre. Dire en effet que l’homme est libre de choisir entre une voie qui le conserve en vie et une voie qui le tue n’a pas vraiment de sens, sinon un sens retors ne pouvant émaner d’un Dieu bienveillant.
En revanche, admettre que l’homme jouit d’une liberté restreinte à la seule volonté de Dieu est un pas décisif vers le bonheur.
Le souffle de vie des humains appartient à Dieu (Job 33:4). Jamais ils ne pourront se soustraire à son autorité, sinon en y perdant la vie.
Si cela en désole certains, il leur suffira de comparer l’alternative face à laquelle le péché originel* nous a mis : un monde rempli d’injustices, plein de mépris pour le petit, réfractaire au partage, un monde extrêmement exigeant de surcroît, dans lequel les taxes pleuvent et les soucis de toutes natures sont légion... Sans parler du vieillissement qui se conclut par la mort, la sentence conséquente à la *désobéissance initiale.

[2Nous pourrions nous demander pourquoi, suite au péché du premier couple d’humains, la plupart des penchants des hommes sont passés de bons à mauvais. Cependant, nous ne pouvons pas supposer autre chose qu’étant parfait Adam ne fût pas prédisposé à faire le mal et qu’étant devenu imparfait il eût perdu sa prédisposition à faire le bien.

[3Nous avons souvent tendance à envisager le monde de manière binaire : le bien d’un côté, le mal de l’autre. Cependant, il y a une troisième voie : celle de l’abstention.

Comme cette voie mériterait à elle seule une étude approfondie, je ne m’étendrai pas ici plus longtemps à son sujet.

Mais à supposer que nous ne voulions pas de cette troisième voie, jugeant que chaque fois l’homme est sommé de prendre position, alors il nous faudra quand même nous extraire de cette binarité occultant la multitude de gris engendrés par le blanc et le noir.

[4Ce qui ne se peut, sauf à considérer que Dieu soit machiavélique.

[5Sauf à imaginer que Dieu serait mauvais.

[6À partir du moment où Dieu se suffit à lui-même, tout ce qu’il décide de faire l’est dans l’intérêt du bénéficiaire.

[7Nul ne peut créer quoi que ce soit qui ne sorte de lui-même. C’est pourquoi il est dit « faisons l’humain à notre image » (Genèse 1:26-27).

On pourra me rétorquer qu’il est au contraire possible de produire quelque chose avec quoi l’on soit en désaccord, qui ne nous corresponde pas ; on pourra ergoter ; on pourra anthropomorphiser… J’aurai cependant toujours tendance à croire que de la perfection sortent des œuvres parfaites et de l’imperfection des œuvres imparfaites !

[8C’est-à-dire rester fidèle au Créateur et, par voie de conséquence, rester en accord avec lui-même, oui, en accord avec le code gravé dans sa chair lors de sa création.

[9Ne pas vivre éternellement revient pour moi à ne pas vivre du tout ! Je sais que ma vision des choses n’est pas partagée par tout le monde. Une explication ne serait pas inutile je pense. Pas pour vous convaincre de les voir ainsi que je les vois, mais simplement pour vous éclairer sur les raisons qui me poussent à considérer la vie éternelle comme seule vie digne d’intérêt.

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