Rédaction des articles (commentaire sur le style d’écriture)

Aux personnes qui trouvent que je pourrais “faire plus court”, je tiens à dire que je partage souvent leur impression.

Je reproche à mon style d’être tantôt longuet, tantôt ampoulé, tantôt solennel, insistant, trop insistant… Je le préférerais concis, incisif même. Un bon exemple du style que j’aimerais maîtriser ou, mieux, que j’aimerais avoir naturellement, sans devoir le maîtriser justement, car il coulerait comme une source jaillissante : celui du jeune élève qui écrit Dans la maison  [1].

Parler de choses graves avec des mots simples ; pas trop de mots ; juste ce qu’il faut ; juste ce qu’il faut pour planter le décor, l’ambiance, et inviter le lecteur à s’abstraire de ses propres réflexions pour venir partager les miennes…

Mais mon style est comme moi, insatiable, excessif, tourmenté, déterminé, énergique à outrance, bref, il est moi, il est ce que je ne peux m’empêcher d’être ! Et l’on pourra lui faire bien des reproches, mais pas celui d’être inauthentique, pas celui d’être insincère, pas celui de vouloir tromper. Celui d’être surabondant, oui, d’être malveillant, non. Car, au fond, que cherche-t-il, ce style ? Quel est son but — son véritable but —, si ce n’est de convaincre ? Et convaincre pourquoi ? Qui ? Sinon moi et mes semblables, dans l’espoir d’être moins immensément seuls, perdus dans l’inconnu, le mystère désespérément insondable de l’existence…